Du droit

     La morale étant propre à chacun, elle construit dans la conscience collective la nécessité des droits.

     La morale et la notion de droit sont en même temps inextricablement dépendantes l’une de l’autre puisque le droit défend la morale et entretiennent pourtant une relation paradoxale car la morale, forme de liberté absolue, est contrainte voire exclue dès lors que le droit est défendu, quand bien même s’agirait-il de la défense de la morale. Finalement le droit est la gangue qui enserre la morale, comme une armure dans laquelle on finit étranglé. Plus la notion de morale est importante en société, plus le droit sera proportionnellement contraignant.

     « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » (Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, article 4), autrement dit : « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». Cela vaut continuellement : la conscience de la liberté des uns s’est démultipliée sous la coupe de l’individualisme en imprimant un essor aux interdictions qui aujourd’hui culminent.